Au début du siècle, et probablement précédemment, le village de Laprade Basse était beaucoup plus peuplé qu'aujourd'hui. La vie économique s'organisait autour de deux ressources principales : la mine de la Loubatière et l'exploitation du bois. Les hommes étaient donc mineurs, bûcherons ou charbonniers. L'école du vilage était remplie d'élèves ...
Le ramassage des mineurs était organisé par l'entreprise et le 'camion de la mine', une espèce de grosse Jeep, sillonnaient les villages plusieurs fois par jour car les hommes faisaient les 3/8. La mine de la Loubatière était située dans la forêt du même nom, elle produisait du plomb et du zinc. On avait extrait 48 000 tonnes de plomb, 7 700 tonnes de zinc et 65 tonnes d'argent. Les réserves sont estimées à 55 000 tonnes de plomb et 9 500 tonnes de zinc.
La forêt de la Loubatière s'étend entre Laprade et Lacombe, étymologiquement c'est 'le pays des loups', ceux ci ont aujourd'hui disparus au profit des chevreuils.
Les charbonniers travaillaient de façon très traditionnelle puisqu'ils utilisaient des méthodes vieilles de 2000 ans. Il s'agit de former une meule de petites bûches de bois autour d'un piquet central, de recouvrir l'ensemble de feuilles puis de terre avant d'y mettre le feu. Le manque d'oxygène empêche le bois de brûler complètement et il se carbonise.
L'exploitation traditionnelle est devenue moins rentable et en 1962 la mine a fermé. Plusieurs habitants de Laprade Basse, se trouvant sans emploi, sont allés travailler à Mazamet (distante de 18 km) dans des usines de délainage. Mazamet était, malgré sa situation géographique défavorable, un des centres mondiaux du délainage depuis le milieu du XIXème siècle. Grace à l'activité de délainage, elle a créer des liens commerciaux avec l'Argentine, l'Australie, l'Afrique du Sud, et l'Europe entière.
Les machines ont remplacé les bûcherons (aujourd'hui trois 'machines' suffisent pour l'ensemble des coupes de bois de toute la montagne noire). Laprade Basse, comme la grande majorité des villages Français a été victime de l'exode rural et a vu sa population diminuer progressivement. L'école a disparue, le lavoir et la fontaine existe toujours, dans une version rénovée et plus tout à fait avec le même usage certainement.
Et bien avant ...
A l'époque Gallo-romaine le traitement du minerai de fer à probablement donné son nom à la montagne noire. Le minerai, probablement en provenance d'Ariège, était traité dans des établissements entourés de fours pour être transformés en lingot de fer et ré expédiés ailleurs. Ces établissements clairsemés dans la montagne noire n'ont pas tous été retrouvés, Laprade Basse abritait-il l'un dans eux ?
C'est ce qu'ont essayé de déterminer, dans les années 80, les fouilles organisées par le centre de recherches archéologiques en Cabardés et en Minervois sur le lieu dit "La forêt de la Clergue", actuellement situé sur la rive du barrage, un peu avant d'arriver au village. C'est le 29 janvier 1984, au cours des travaux réalisés pour créer le lac de Laprade Basse, qu'a été mis à jour un bâtiment industriel Gallo-romain. Les fouilles ont été confiées à Bernard Micouleau et René Diedrich assités d'une dizaine de jeunes bénévoles. Toute l'équipe était logée à l'ancienne école publique du village.
L'équipe de recherche a été sur le terrain pendant 4 étés environ, d'aprés ce qui est paru dans la presse à cette époque là les conclusions ont été les suivantes : Le bâtiment principal s'éyendait sur 15 m de long sur 12 de large ce qui est une taille importante à priori. Les murs mis à jour étaient dans un état exceptionnel au dire des spécialistes. Deux pièces d'habitat étaient acollées au bâtiment central. Il semblerait que le batiment central abritait les maitres alors que les deux pièces étaient pour les esclaves. Ont été également découverts de nombreux fragments de céramique (vaisselle, poterie) qui permette de situer entre 50 et 200 après JC la période d'habitation.
Il était prévu de dégager entièrement les restes afin d'en faire profiter les touristes mais quelque chose a du changer dans les projets car aujourd'hui la végétation à repris ces droits sur le chantier !
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